Afrux aziza
Afrux aziza, yersin di lfiza
Teğğid timlayin, tufid tarjayin
In’ ay ma tufid ammas n webrid
Taflut tamellalt d waman di tsebbalt
Ma llan iseγwan γadi seg yjenwan
Daggit tacemmart tegga taγemmart
Afrux aziza yufin di twiza
Γadi si tagut imi n tmerseyyut
Enk’ ay d ma tzemred tiflit usemred
Ides imerwed ad yut iwelwed
W ad d yas umeksa ad yenγ talefsa
I γen yeğğin d azwar ammas uzekwar
Afrux aziza yensin di tmiza
In’ ay ma tufid talamt umillid
Itran dis d tasut, tikli dis d tafsut
In’ ay ma tufid aâlaw ugellid
Dis tawmadt tensa, dis yila wmeksa
A yafrux in’ ay ma tufid amnay
Oiseau bleu ! Empreinte des visas
Tu as fui le deuil pour un peu de rêve
Dis-moi, as-tu trouvé sur ton chemin
Une porte blanche ? Une fontaine qui recoule ?
Y a-t-il des potences au-delà des cieux ?
Ici la guerre fait des ravages
Oiseau bleu ! Maître de la procession
D’au-delà des brumes, du seuil de la quiétude
Envoie-moi si tu peux une feuille parcheminée
O dis-moi bel oiseau, as-tu rencontré le cavalier ?
Alors le pasteur tuera l’hydre
Qui fait notre honte en cette tuerie absurde
Oiseau bleu ! Toi qui retrouva ta splendeur
Dis-moi, as-tu trouvé la cape des héros
Parsemée d’étoiles où fleurit la rose ?
As-tu trouvé le manteau des rois
Qui unit les peuples où pleure le berger ?
Ainsi qu’un fusain pour signer le pacte
L’oiseau bleu
Duma ! Duma !
Duma ! Duma ! Eğğ ay ad ileγ
Anis tiled a nečč ad ileγ
Wi-xsen assa Dzayer ad yebda
A wm’ a k iniγ ssineγ at yexda
Assa fella tameddurt tizag
Am ulili d tijelledt tirzag
At ulawen a wma ccarγaten
Xsen ad ilin am zik d awmaten
Ma yexs yufi, ma yexs yefferfer
Wi-nγin umas mani had yeffer ?
Tawmadt n zik tečč’ it tidderγelt
Ur teğği dis iγes, tisergelt
Argaz yemmut, tameţţut teğğel
Tamurt assa teqqim tegweğğel
Azwar deg wul, anezgum deg wcal
Dzayer nneγ, ssis yerwel wechal
Tiwdi tersa si γ’n grin ila
Megged tazrut terjiji tila
Eqqel deg wcal idem iyeţţu
Yeţţegrurrib tinid d ameţţu
Tamerseyyut manis a tuγa ?
Yeww’ iţ usuf ass n tinnuγa
Nexs an neţţu tibberkent n wass
W a s nini i tfukt ad d tali fellas
Petit frère ! Petit frère !
Petit frère laisse-moi d’abord pleurer
Et je te suivrai où tu voudras
Celui qui veut en ce jour briser notre Algérie
Je te le jure frère, il n’est pas des nôtres
Aujourd’hui la vie est trop pesante pour moi
Elle est comme le laurier-rose, un fruit d’amertume
Et tous ces cœurs qui ne cessent de crier
Ne demandant qu’à s’aimer comme par le passé !
Il peut voler ou même s’envoler
Celui qui tue son frère ne trouvera pas d’abri
L’unité d’avant est rongée par la cécité
Qui s’attaque à ses fondements, à ses piliers
Le mari est mort, la femme est veuve
Et le pays un vaste orphelinat
La honte est dans le cœur, la tristesse dans le sol
Et l’amour pour toujours a délaissé notre Algérie
La peur est notre lot depuis que notre sort fut tiré
Même le roc, le rocher tremble et pleure
Vois comme le sang coule sans cesse sur la terre
Il tombe et dégringole telle une larme amère
Qu’est devenue notre sérénité, notre quiétude ?
Le torrent l’a emporté le jour de la discorde
Nous aimerions tant oublier la noirceur des jours
Et prier le soleil de se lever à nouveau
Dzayer assa
Dzayer assa tuta d takurt
Tefsi, tersa, temmis ‘f tmurt
Tenduzz idem
Hata wâeğğaj yessud fellas
Yeww’ iţ mani ur ţ yeţţaf wass
Sallas yellem
Hatay ‘wlelli yut’ azeţţa
Yessers axxam enni tseţţa
D awal di zmam
Ass’ ajenna yuta, yeqqen
Yiğğ a duma at la yessen
Mmaγ’f yessulles
Yella wi-llan yenγa, yuker
Tawya tuqqa, temγer, tuser
Yeww’ iţ usuf
Wi-xsen assa tamerseyyut
Ad t yaf eddu n tasut di tgut
Imi yeţţuf
A wma eqqen fus γef tlelli
Lawm’ a k terwel, ass izelli
Id ikeţţi
Ak si tmeţţant tersa, temmut
Id n tmeddurt, tut’ aberburt
Unemmiţţi
Dzayer assa temmis ‘f tmurt
Hata wâeğğaj yessud fellas
Yeww’ iţ usuf Yeww’ iţ usuf
L’Algérie aujourd’hui
L’Algérie aujourd’hui s’enroule sur elle-même
Se fend, se déploie, s’étale sur la terre
Et vomit son sang
Arrive un vent violent, lui souffle dessus
Et l’emporte là où le jour n’est plus
La nuit sur elle s’est tissée
Voilà que l’araignée étend sur elle sa toile
Telle une demeure au-dessus d’une forêt
Parole de livre
Le ciel, en ce jour, est en colère
Et personne ne semble savoir
Pourquoi fait-il si sombre
Bien sûr, il y a ceux qui profitent, tuent et volent
Nos parents s’en vont, vieillis et séniles
Emportés par la crue
Celui qui veut, en ce jour la quiétude
Il la trouvera sous une couche de brume
Orgueil mal placé
Frère referme ta main sur la liberté
Elle risque de s’envoler par ces temps qui changent
La nuit seule se souvient
Même la mort a été tuée
A l’instar de la vie, elle s’est emmitouflée
Dans un linceul
L’Algérie aujourd’hui s’étale sur la terre
Arrive un vent violent et lui souffle dessus
Elle est emportée par la crue ! Emportée par la crue !
Iwal
Ay amdukel mani tellid ?
At izukar ţţebbin abrid
Ma tibberkent tewwi iwal
Tayerdemmut telwi awal
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
Ay amdukel mani tellid ?
At tameţţant tuγa abrid
Xseγ ak k iniγ azzul ! Azzul !
Tiwdi tersa, tens’ ay deg wul
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
Ay amdukel mani tellid ?
Tamurt nneγ ur dis abrid
As d a wma, Dzayer assa
Dis timmuzzert tuta tersa
Tafsut a wma, imal ! Imal !
Id n tawmadt iw ad d tuγal
Ay amdukel hatay imal
Yewwi d ides achal d iwal
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
L’espoir
O ami où donc es-tu ?
Les kères agressent sur les chemins
L’obscurantisme a emporté tout espoir
Notre langue n’est plus qu’un mélange d’absurdités
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
O ami où donc es-tu ?
La mort est sur toutes les routes
Comme j’aimerai te saluer !
Mais la peur m’empêche de le faire
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
O ami où donc es-tu ?
Notre pays n’a plus de guidée
Vois mon ferre ce qu’est devenue aujourd’hui
Notre Algérie : un asile pour fous
Au printemps prochain peut-être
Tous frères nous redeviendrons
Ami, regarde voici l’avenir
Qui nous ramène l’amour et l’espoir !
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
Tameţţut
Tameţţut teţţef abrid
Tufa di tmurt ugellid
Anezgum d unezgum
Deg wsallas tekker, tugir
Aberbur yuta yellil
Si tmetna id ugujil
Tameţţut terx’ tazekkurt
A duma argaz yemmut
Di tmenzukt, yeww’ iţ usuf
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
***
Γer tjebbant dar a ţ yawi
Aceâbub yuta yelwi
Tameddurt assa terwi
Ameţţu yuqqa, yemmir
‘F wi-xsen ad yebbi azur
Tamesna tuta teččur
Tameţţant tensa teččat
Deg ymedyazen tesserwat
Tilelli ? Melmi ha ţ naf ?
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
***
A duma raja, raja
Tawy’ ass’ a k taγ ‘f tyara
Deg wjemmad af as ifri
Daggit ur teqqim tuddert
Tamurt tuta s timwezzert
D timwekĥelt tufa tadmut
Tağğalt d ugujil ilin
Ad d awin timelsiwin
Seg warud unemmiţţi
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
La femme
La femme a pris son chemin
Et trouva sur les terres des rois
Tristesse et désolation
Elle marche dans la nuit
Les guenilles trempées
Par la pluie de l’orphelin
Les tresses dénouées
Pour un mari mort
Emporté par les eaux de l’automne
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
***
Son pas se dirige vers le cimetière
La chevelure toute emmêlée
Comme la vie est trouble en ce jour !
Il n’y a plus de larmes dans son œil sec
Même pour celui qui coupe nos racines
Le récipient est trop plein
Sans cesse la mort frappe
Et choisit surtout les poètes
La liberté ? La reverrons-nous un jour ?
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
***
O petit frère patiente, attends
Les tiens veulent partir avec toi
Trouve-leur ailleurs un refuge
Ici il ne fait plus bon vivre
Le pays est envahi par la folie
Tel un fusil qui vise une gazelle
La veuve et l’orphelin sont partis
Se confectionner de nouveaux habits
Dans les draps des morts
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
Imnayen
Imnayen n lwam
I d yuâan sâi
Ul inu d ag-guden
A Mamma tenγid umam
Berkam a lalla
Umam igaja
Yeğğ’ icem
Yeğğ’ icem
Mamma ulţ teksibba
Ma γarem ca n dwa?
Um’ at di Fransa
Laγ’ at id ad d iwella
Les cavaliers
Cavaliers de l’honneur
Qui nous restituèrent nos biens
Mon cœur est malade
O Mamma tu fais souffrir ton frère
Cesse donc ô dame
Ton frère s’est exilé
Il t’a laissée
Il t’a laissée
Mamma maîtresse des dattiers
As-tu un quelconque remède?
Mon frère est en France
Supplie-le de revenir
Seţţa frink
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Fellak awmaten nγin, ţwanγen
Yella wag-γerr’sen, yella wg-derr’sen
Tameţţut teğğel, memmis yegweğğel
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma, lalla Zerfa tuγa abrid
Tiwdi tečč’ as ul, ademmi at dis yeğğul
Aγ as ‘f tyara, azzel, azzel am i tellid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Nuγ’ ak ‘f tyara, urn’ ijenwan γadi teγlid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma at duru yenγ’ agellid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Zerfa lalla, a weţţa maţţa tenwid ?
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma, lalla Zerfa tuγa abrid
Six francs
O six francs, que vaux-tu petit sou !
Pourtant les frères pour toi s’entretuent
En ton nom on égorge et pend
La femme est veuve, son enfant orphelin
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, dame Zerfa est partie
La peur plein le cœur, les maudits la cherchent
Cours-lui après, cours la protéger
O six francs, que vaux-tu petit sou !
Pourtant tous te courent après même au-delà des cieux
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, ce petit sou a même tué des rois
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O dame Zerfa ma petite sœur que peux-tu espérer ?
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, dame Zerfa est partie
Amekti d uyemmen
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tezrut, deg wedrar, deg webrid
D acellid deg wudem
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tefsut, deg wnebdu, di tmenzukt
Deg wammas n tejrest
Assa xseγ ad ţţuγ
Ad ţţuγ wad ţţuγ
Ur xseγ ad yemm’neγ
‘F tmeddurt unezgum
Di lfila n Suzini
Deg yfassen urumi
S waman d lajijan
D cmid ay-yibbin fus
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tezrut, deg wedrar, deg webrid
D acellid deg wudem
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tefsut, deg wnebdu, di tmenzukt
Deg wammas n tejrest
Wi-xsen ad yemmekti
Lajijan urumi
D ugum’ it yezzenzen
Ad yeqqel di tisit
Ad yemnad deg wudem
Acellid d ucelfid
Wad yemmekti d wawal
Teqqar Edith Piaf :
***
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal, tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C’est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé.
Rappel et souvenir
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Sur les rochers, les montagnes, les chemins
Telle une cicatrice sur le visage
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Au printemps, en été, en automne
Ou en plein hiver
Mais aujourd’hui, j’aimerai oublier
Oublier et oublier
Je ne veux plus me rappeler
La vie dans la souffrance
Dans la villa Suzini
Entre les mains du colon
Dans l’eau et la gégène
Et des cordes qui me sciaient les mains
***
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Sur les rochers, les montagnes, les chemins
Telle une cicatrice sur le visage
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Au printemps, en été, en automne
Ou en plein hiver
Que celui qui veut encore se souvenir
De la gégène du colon
Et du renégat qui l’avait donné
Se regarde dans un miroir
Et verra sur son visage
Les profondes traces de la torture
Il se rappellera les paroles
Que chantait alors, Edith Piaf:
***
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal, tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C’est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé.
Afrux aziza, yersin di lfiza
Teğğid timlayin, tufid tarjayin
In’ ay ma tufid ammas n webrid
Taflut tamellalt d waman di tsebbalt
Ma llan iseγwan γadi seg yjenwan
Daggit tacemmart tegga taγemmart
Afrux aziza yufin di twiza
Γadi si tagut imi n tmerseyyut
Enk’ ay d ma tzemred tiflit usemred
Ides imerwed ad yut iwelwed
W ad d yas umeksa ad yenγ talefsa
I γen yeğğin d azwar ammas uzekwar
Afrux aziza yensin di tmiza
In’ ay ma tufid talamt umillid
Itran dis d tasut, tikli dis d tafsut
In’ ay ma tufid aâlaw ugellid
Dis tawmadt tensa, dis yila wmeksa
A yafrux in’ ay ma tufid amnay
Oiseau bleu ! Empreinte des visas
Tu as fui le deuil pour un peu de rêve
Dis-moi, as-tu trouvé sur ton chemin
Une porte blanche ? Une fontaine qui recoule ?
Y a-t-il des potences au-delà des cieux ?
Ici la guerre fait des ravages
Oiseau bleu ! Maître de la procession
D’au-delà des brumes, du seuil de la quiétude
Envoie-moi si tu peux une feuille parcheminée
O dis-moi bel oiseau, as-tu rencontré le cavalier ?
Alors le pasteur tuera l’hydre
Qui fait notre honte en cette tuerie absurde
Oiseau bleu ! Toi qui retrouva ta splendeur
Dis-moi, as-tu trouvé la cape des héros
Parsemée d’étoiles où fleurit la rose ?
As-tu trouvé le manteau des rois
Qui unit les peuples où pleure le berger ?
Ainsi qu’un fusain pour signer le pacte
L’oiseau bleu
Duma ! Duma !
Duma ! Duma ! Eğğ ay ad ileγ
Anis tiled a nečč ad ileγ
Wi-xsen assa Dzayer ad yebda
A wm’ a k iniγ ssineγ at yexda
Assa fella tameddurt tizag
Am ulili d tijelledt tirzag
At ulawen a wma ccarγaten
Xsen ad ilin am zik d awmaten
Ma yexs yufi, ma yexs yefferfer
Wi-nγin umas mani had yeffer ?
Tawmadt n zik tečč’ it tidderγelt
Ur teğği dis iγes, tisergelt
Argaz yemmut, tameţţut teğğel
Tamurt assa teqqim tegweğğel
Azwar deg wul, anezgum deg wcal
Dzayer nneγ, ssis yerwel wechal
Tiwdi tersa si γ’n grin ila
Megged tazrut terjiji tila
Eqqel deg wcal idem iyeţţu
Yeţţegrurrib tinid d ameţţu
Tamerseyyut manis a tuγa ?
Yeww’ iţ usuf ass n tinnuγa
Nexs an neţţu tibberkent n wass
W a s nini i tfukt ad d tali fellas
Petit frère ! Petit frère !
Petit frère laisse-moi d’abord pleurer
Et je te suivrai où tu voudras
Celui qui veut en ce jour briser notre Algérie
Je te le jure frère, il n’est pas des nôtres
Aujourd’hui la vie est trop pesante pour moi
Elle est comme le laurier-rose, un fruit d’amertume
Et tous ces cœurs qui ne cessent de crier
Ne demandant qu’à s’aimer comme par le passé !
Il peut voler ou même s’envoler
Celui qui tue son frère ne trouvera pas d’abri
L’unité d’avant est rongée par la cécité
Qui s’attaque à ses fondements, à ses piliers
Le mari est mort, la femme est veuve
Et le pays un vaste orphelinat
La honte est dans le cœur, la tristesse dans le sol
Et l’amour pour toujours a délaissé notre Algérie
La peur est notre lot depuis que notre sort fut tiré
Même le roc, le rocher tremble et pleure
Vois comme le sang coule sans cesse sur la terre
Il tombe et dégringole telle une larme amère
Qu’est devenue notre sérénité, notre quiétude ?
Le torrent l’a emporté le jour de la discorde
Nous aimerions tant oublier la noirceur des jours
Et prier le soleil de se lever à nouveau
Dzayer assa
Dzayer assa tuta d takurt
Tefsi, tersa, temmis ‘f tmurt
Tenduzz idem
Hata wâeğğaj yessud fellas
Yeww’ iţ mani ur ţ yeţţaf wass
Sallas yellem
Hatay ‘wlelli yut’ azeţţa
Yessers axxam enni tseţţa
D awal di zmam
Ass’ ajenna yuta, yeqqen
Yiğğ a duma at la yessen
Mmaγ’f yessulles
Yella wi-llan yenγa, yuker
Tawya tuqqa, temγer, tuser
Yeww’ iţ usuf
Wi-xsen assa tamerseyyut
Ad t yaf eddu n tasut di tgut
Imi yeţţuf
A wma eqqen fus γef tlelli
Lawm’ a k terwel, ass izelli
Id ikeţţi
Ak si tmeţţant tersa, temmut
Id n tmeddurt, tut’ aberburt
Unemmiţţi
Dzayer assa temmis ‘f tmurt
Hata wâeğğaj yessud fellas
Yeww’ iţ usuf Yeww’ iţ usuf
L’Algérie aujourd’hui
L’Algérie aujourd’hui s’enroule sur elle-même
Se fend, se déploie, s’étale sur la terre
Et vomit son sang
Arrive un vent violent, lui souffle dessus
Et l’emporte là où le jour n’est plus
La nuit sur elle s’est tissée
Voilà que l’araignée étend sur elle sa toile
Telle une demeure au-dessus d’une forêt
Parole de livre
Le ciel, en ce jour, est en colère
Et personne ne semble savoir
Pourquoi fait-il si sombre
Bien sûr, il y a ceux qui profitent, tuent et volent
Nos parents s’en vont, vieillis et séniles
Emportés par la crue
Celui qui veut, en ce jour la quiétude
Il la trouvera sous une couche de brume
Orgueil mal placé
Frère referme ta main sur la liberté
Elle risque de s’envoler par ces temps qui changent
La nuit seule se souvient
Même la mort a été tuée
A l’instar de la vie, elle s’est emmitouflée
Dans un linceul
L’Algérie aujourd’hui s’étale sur la terre
Arrive un vent violent et lui souffle dessus
Elle est emportée par la crue ! Emportée par la crue !
Iwal
Ay amdukel mani tellid ?
At izukar ţţebbin abrid
Ma tibberkent tewwi iwal
Tayerdemmut telwi awal
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
Ay amdukel mani tellid ?
At tameţţant tuγa abrid
Xseγ ak k iniγ azzul ! Azzul !
Tiwdi tersa, tens’ ay deg wul
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
Ay amdukel mani tellid ?
Tamurt nneγ ur dis abrid
As d a wma, Dzayer assa
Dis timmuzzert tuta tersa
Tafsut a wma, imal ! Imal !
Id n tawmadt iw ad d tuγal
Ay amdukel hatay imal
Yewwi d ides achal d iwal
Ay amdukel mani tellid ?
Tamerseyyut d widin d abrid !
L’espoir
O ami où donc es-tu ?
Les kères agressent sur les chemins
L’obscurantisme a emporté tout espoir
Notre langue n’est plus qu’un mélange d’absurdités
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
O ami où donc es-tu ?
La mort est sur toutes les routes
Comme j’aimerai te saluer !
Mais la peur m’empêche de le faire
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
O ami où donc es-tu ?
Notre pays n’a plus de guidée
Vois mon ferre ce qu’est devenue aujourd’hui
Notre Algérie : un asile pour fous
Au printemps prochain peut-être
Tous frères nous redeviendrons
Ami, regarde voici l’avenir
Qui nous ramène l’amour et l’espoir !
O ami où donc es-tu ?
La paix seule sera notre choix
Tameţţut
Tameţţut teţţef abrid
Tufa di tmurt ugellid
Anezgum d unezgum
Deg wsallas tekker, tugir
Aberbur yuta yellil
Si tmetna id ugujil
Tameţţut terx’ tazekkurt
A duma argaz yemmut
Di tmenzukt, yeww’ iţ usuf
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
***
Γer tjebbant dar a ţ yawi
Aceâbub yuta yelwi
Tameddurt assa terwi
Ameţţu yuqqa, yemmir
‘F wi-xsen ad yebbi azur
Tamesna tuta teččur
Tameţţant tensa teččat
Deg ymedyazen tesserwat
Tilelli ? Melmi ha ţ naf ?
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
***
A duma raja, raja
Tawy’ ass’ a k taγ ‘f tyara
Deg wjemmad af as ifri
Daggit ur teqqim tuddert
Tamurt tuta s timwezzert
D timwekĥelt tufa tadmut
Tağğalt d ugujil ilin
Ad d awin timelsiwin
Seg warud unemmiţţi
A duma mani tellid ?
A duma manis tuγid ?
La femme
La femme a pris son chemin
Et trouva sur les terres des rois
Tristesse et désolation
Elle marche dans la nuit
Les guenilles trempées
Par la pluie de l’orphelin
Les tresses dénouées
Pour un mari mort
Emporté par les eaux de l’automne
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
***
Son pas se dirige vers le cimetière
La chevelure toute emmêlée
Comme la vie est trouble en ce jour !
Il n’y a plus de larmes dans son œil sec
Même pour celui qui coupe nos racines
Le récipient est trop plein
Sans cesse la mort frappe
Et choisit surtout les poètes
La liberté ? La reverrons-nous un jour ?
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
***
O petit frère patiente, attends
Les tiens veulent partir avec toi
Trouve-leur ailleurs un refuge
Ici il ne fait plus bon vivre
Le pays est envahi par la folie
Tel un fusil qui vise une gazelle
La veuve et l’orphelin sont partis
Se confectionner de nouveaux habits
Dans les draps des morts
Petit frère où donc es-tu ?
Petit frère où es-tu passé ?
Imnayen
Imnayen n lwam
I d yuâan sâi
Ul inu d ag-guden
A Mamma tenγid umam
Berkam a lalla
Umam igaja
Yeğğ’ icem
Yeğğ’ icem
Mamma ulţ teksibba
Ma γarem ca n dwa?
Um’ at di Fransa
Laγ’ at id ad d iwella
Les cavaliers
Cavaliers de l’honneur
Qui nous restituèrent nos biens
Mon cœur est malade
O Mamma tu fais souffrir ton frère
Cesse donc ô dame
Ton frère s’est exilé
Il t’a laissée
Il t’a laissée
Mamma maîtresse des dattiers
As-tu un quelconque remède?
Mon frère est en France
Supplie-le de revenir
Seţţa frink
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Fellak awmaten nγin, ţwanγen
Yella wag-γerr’sen, yella wg-derr’sen
Tameţţut teğğel, memmis yegweğğel
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma, lalla Zerfa tuγa abrid
Tiwdi tečč’ as ul, ademmi at dis yeğğul
Aγ as ‘f tyara, azzel, azzel am i tellid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Nuγ’ ak ‘f tyara, urn’ ijenwan γadi teγlid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma at duru yenγ’ agellid
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Zerfa lalla, a weţţa maţţa tenwid ?
Yay seţţa frink, ya duru maţţa teswid !
Yay Leâla wma, lalla Zerfa tuγa abrid
Six francs
O six francs, que vaux-tu petit sou !
Pourtant les frères pour toi s’entretuent
En ton nom on égorge et pend
La femme est veuve, son enfant orphelin
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, dame Zerfa est partie
La peur plein le cœur, les maudits la cherchent
Cours-lui après, cours la protéger
O six francs, que vaux-tu petit sou !
Pourtant tous te courent après même au-delà des cieux
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, ce petit sou a même tué des rois
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O dame Zerfa ma petite sœur que peux-tu espérer ?
O six francs, que vaux-tu petit sou !
O Leâla mon petit frère, dame Zerfa est partie
Amekti d uyemmen
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tezrut, deg wedrar, deg webrid
D acellid deg wudem
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tefsut, deg wnebdu, di tmenzukt
Deg wammas n tejrest
Assa xseγ ad ţţuγ
Ad ţţuγ wad ţţuγ
Ur xseγ ad yemm’neγ
‘F tmeddurt unezgum
Di lfila n Suzini
Deg yfassen urumi
S waman d lajijan
D cmid ay-yibbin fus
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tezrut, deg wedrar, deg webrid
D acellid deg wudem
Anis tuγid
Din amekti d uyemmen
Di tefsut, deg wnebdu, di tmenzukt
Deg wammas n tejrest
Wi-xsen ad yemmekti
Lajijan urumi
D ugum’ it yezzenzen
Ad yeqqel di tisit
Ad yemnad deg wudem
Acellid d ucelfid
Wad yemmekti d wawal
Teqqar Edith Piaf :
***
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal, tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C’est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé.
Rappel et souvenir
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Sur les rochers, les montagnes, les chemins
Telle une cicatrice sur le visage
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Au printemps, en été, en automne
Ou en plein hiver
Mais aujourd’hui, j’aimerai oublier
Oublier et oublier
Je ne veux plus me rappeler
La vie dans la souffrance
Dans la villa Suzini
Entre les mains du colon
Dans l’eau et la gégène
Et des cordes qui me sciaient les mains
***
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Sur les rochers, les montagnes, les chemins
Telle une cicatrice sur le visage
Partout où tu passes
Les souvenirs ressurgissent
Au printemps, en été, en automne
Ou en plein hiver
Que celui qui veut encore se souvenir
De la gégène du colon
Et du renégat qui l’avait donné
Se regarde dans un miroir
Et verra sur son visage
Les profondes traces de la torture
Il se rappellera les paroles
Que chantait alors, Edith Piaf:
***
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu’on m’a fait
Ni le mal, tout ça m’est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C’est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé.